“Une transat ou un tour du monde, c’est une emmerde par jour”. Parfois certaines sont plus graves que d'autres, c’est pourquoi il est essentiel d’y être préparé. D’une part, les bateaux sont tour à tour contrôlés et passent entre les mains expertes de notre comité pour s’assurer que tous les équipements sont embarqués et opérationnels.
D’autre part, les marins étaient conviés ce matin au brief sécurité pour y rejoindre Thibaut Derville, co-organisateur de la course, Mico Bolo, directeur de course et Pierre André, coordinateur technique de la Marine Nationale.
Au programme :
- rappel des règles de sécurité
- explication du déroulé d'un sauvetage
- partage des informations nécessaires
De quoi mettre les skippers en confiance et leur permettre de partir en toute sécurité.
Le maître principal Pierre André, de la Marine Nationale nous confie :
“Je suis à la flottille 24 F et je suis navigateur, avariste et coordinateur technique. J’organise la mission et le briefing sécurité en mer. Le but du briefing était de présenter dans les grandes lignes le déroulé d’un sauvetage aux skippers : les moyens d’alertes, la manière de se signaler aux sauveteurs ou d’être bien entendu… Je représente la Marine Nationale qui intervient avec les avions de secours en mer, basés à Lorient. Ces avions sont présents 7j/7, 24h/24, 365j/an et un peu partout dans le monde (Fort-de-France, Cayenne, Dakar, Abidjan, Seychelles, Djibouti…).
S’il y a un problème sur la course, c’est vous qui intervenez ?
Tout dépend de la zone. L’ensemble des océans et de la mer sont partitionnés en zone. Dans ces zones, il y a toujours des gens qui vous écoutent (les MRCC, les CROSS…), prêts à intervenir. La Marine Nationale est dans cette grande chaîne du sauvetage pour intervenir pour toutes les missions de 5 nautiques à 1000 nautiques des côtes (ça fait donc une belle étendue) mais surtout lors d’opération de crise où les recherches nécessitent un moyen rapide, capable de délivrer un radeau de survie ou que la personne est perdue depuis plusieurs jours. Les zones de recherches sont très grandes puisque nous pouvons voler à plus de 700 km/h et descendre à près de 30 m de l’eau.
Un petit mot pour la course ou les skippers ?
Je leur dirai d’appliquer les conseils qu’on leur donne. Nous sommes présents sur de nombreuses courses, des plus petites comme la Lorient Plastimo qui reste assez proche des côtes, jusqu’au Vendée Globe. Nous sommes donc malheureusement confrontés à un large panel d’avaries. Qu’ils profitent de leur course pour se faire plaisir, mais en restant en toute sécurité. Ça ne tient pas à grand-chose, ça tient juste à la préparation."
Les frères Froment, qui embarquent pour leur première course au large à bord d’un Figaro 2, nous confient leurs impressions à la sortie du brief sécurité.
"Qu’est ce que ça vous fait de partir en famille ?
On se connait très bien parce que nous sommes frères et on travaille ensemble tous les jours. Ce sera un super avantage en mer qui facilitera la cohabitation à bord.
Où en êtes-vous dans la préparation ?
On a fini la job-list principale et maintenant on travaille sur le confort *rires* et il y a beaucoup à faire.
Le brief sécurité s’est bien passé ?
Oui, ce sont des consignes déjà connues pour nous mais c’est très important de les rappeler. L’intervention d’un sauveteur nous a vraiment permis de comprendre tous les gestes qu’on nous demande de faire en cas de survie ou en cas d’urgence, comprendre pourquoi c’est important de le faire pour les sauveteurs. Ça nous met une piqûre de rappel sur le port du gilet, s’attacher… C’est bien, on trouve ça intéressant.
Ça suscite du stress, ou ça aide à vous mettre en confiance ?
C’est plutôt rassurant, il y a des gens prêts à intervenir pour nous aider, le reste est entre nos mains et nous sommes formés pour ça. Le risque existe, nous en sommes conscients et nous sommes bien équipés. Il faut le faire sérieusement, c’est ce qu’on fait depuis le début de notre préparation.
Depuis combien de temps vous préparez-vous ?
Depuis un peu plus d’un an. Nous avons décidé de nous lancer dans ce projet lors de l’annonce du report de l’édition 2021 en 2022. Cela nous offrait une année de préparation, sinon nous n’aurions absolument pas été prêts.
Quel est votre état d’esprit ?
C’est de faire une belle aventure, vivre des bons moments et c’est chouette d’avoir un plateau suffisamment grand pour avoir des bateaux avec qui batailler sur l’eau.
Un petit mot ?
On remercie l’organisation, le côté convivial est super sympa, c’est très appréciable. Merci aussi aux autres coureurs qui ont beaucoup d’expériences, ils nous ont vraiment bien accueillis. Il y a beaucoup de bienveillance. On a hâte de partir maintenant, rendez-vous de l’autre côté !”
Vianney et Quentin Froment, Le Rocher Oasis des cités