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Ciel bleu, températures estivales et musiques créoles. Il flotte déjà l’air des Antilles sur le village départ de la Cap-Martinique à la Trinité-sur-Mer. Il faut dire que Fort-de-France n’a jamais été aussi proche de la Martinique. Christian Dumard, météorologue, est formel, cette transat s’annonce très rapide avec du vent portant au départ et des alizés bien installés pour pousser les 38 bateaux vers les Antilles. « La flotte va envoyer les spis qu’elle ne pourrait affaler qu’à l’arrivée en Martinique » résume Dumard. « On n’est pas loin de la transat idéale avec un anticyclone bien installé qui protège la zone des dépressions circulant plus au Nord. La flotte sortira du golfe de Gascogne au portant, même s’il faut s’attendre à une forte accélération entre l’Espagne et le Portugal, après le cap Finisterre que les premiers devraient rejoindre mardi soir. Pendant une douzaine d’heures, le vent pourrait se renforcer jusqu’à 30-35 nœuds en rafales avec trois mètres de mer. Il faudra peut-être passer au petit spi ! Mais avec un alizé assez Nord, les concurrents pourront ensuite emprunter une route assez-directe pour un passage à Porto Santo dans la nuit du 7/8 mai, et une traversée en une vingtaine de jours » poursuit le spécialiste.

© Jean-Marie Liot / disobey. / Cap Martinique

Les Springbocks jouent la gagne
 
Sur le ponton de La Trinité-sur-Mer, flottent des drapeaux de toutes les nationalités. Car la Cap-Martinique séduit bien au-delà des frontières françaises. On y rencontre des Anglais, des Néerlandais et même un équipage venu de Cape Town en Afrique du Sud. A deux jours du départ, Adrian Kuttel et Gerry Hegie s’excusent pour le bazar à bord de leur JPK 10.30 flambant neuf. Il y a des bouts partout dans le cockpit mais le bateau est peut-être le plus près de la flotte. « Comme nous ne connaissions pas la Trinité-sur-Mer, nous avons voulu faire le maximum à Cape Town » explique Adrian qui a confié la préparation au méticuleux Gerry. Sans fausse modestie, les deux amis viennent pour la gagne mais reconnaissent que l’équation a encore pas mal d’inconnues à commencer par ce parcours en hémisphère nord, véritable Terra Incognita. « Lorsqu’on part de Cape Town, on a des repères mais ici, on ne sait pas ce qui nous attend. Il peut y avoir beaucoup de vent, ou pas du tout. Et l’on ne sait pas non plus comment va se passer l’arrivée en Martinique. On verra ! » Les deux Springbocks ne maîtrisent pas non plus les subtilités de l’IRC, cette règle qui permet de faire concourir des bateaux différents. Certains concurrents en ont fait une science, voire un art, mais les Sud Af’ ont une approche plus pragmatique : « Nous, on prend tout. On sait qu’on aura un mauvais rating mais on espère aller plus vite » sourit Adrian derrière sa barbe de Père Noël. A 72 heures du départ, il salue une organisation millimétrée, qui ne laisse rien au hasard. « C’est très professionnel, on a beaucoup d’aide et chaque point est vérifié avant le départ » apprécie ce marin qui a déjà participé aux plus grandes courses du monde.

Gearing up for the ‘perfect transatlantic passage’

Blue skies, summer temperatures and Creole music. The vibes of the West Indies are already casting their spell over the Cap-Martinique start village in La Trinité-sur-Mer, Brittany. It has to be said that Fort-de-France has never felt so close to Martinique. Christian Dumard, meteorologist, is positive. This transatlantic passage is shaping up to be very quick, serving up downwind conditions at the start and well-established trade winds to push the 38 boats towards the West Indies. “The fleet will hoist their spinnakers and won’t be able to douse them until the finish in Martinique,” says Dumard in summary. “We’re not far off the perfect transatlantic with a zone of high pressure settled nicely in position, which is protecting the low pressure systems rolling around further north. The fleet will exit the Bay of Biscay in downwind conditions, though it can expect a strong acceleration between Spain and Portugal after Cape Finisterre, which the first boats should reach on Tuesday evening. For twelve hours or so, the wind could well have 30-35-knot gusts with three-metre waves. It may be necessary to switch to the small spinnaker at that point! However, with the trade wind quite far north, the competitors will then be able to adopt a fairly direct course taking them past Porto Santo overnight on 7/8 May, with a crossing time of around twenty days,” continues the specialist. 

The ‘Springboks’ in it to win it

Tailor-made for experienced sailors, the appeal of this race extends far beyond French shores, boasting competitors from the UK, Holland and even a crew from Cape Town in South Africa. With three days to go until the start, Adrian Kuttel and Gerry Hegie apologise for the mess aboard their brand new JPK 10.30. There are lines all over the cockpit, but the boat may well be the most prepared of the fleet. “As we aren’t familiar with La Trinité-sur-Mer, we wanted to do as much as possible in Cape Town,” explains Adrian, who’s entrusted the meticulous preparation to Gerry. False modesty aside, the two friends are in it to win it, though they realise that there are still a great many unknowns to contend with, starting with this course in the northern hemisphere, a real Terra Incognita for them. “When you set sail from Cape Town, you have your bearings, but here, you have no idea what awaits you. There may be a lot of breeze or none at all. Equally, we don’t know how the finish will play out in Martinique. We’ll have to wait and see!” The two ‘Springboks’ don’t yet have a grasp of the subtleties of IRC, which enables different boats to compete against one another. Some competitors are making a science of it, an art even, but the South African crew have opted for a more pragmatic approach: “We’re taking everything we can get. We know we’ll have a poor rating, but we hope to make faster headway,” smiles Adrian, from behind his Father Christmas beard. With 72 hours until the start, he welcomes the millimetre precision of the Race Organisation, which is leaving nothing to chance. “It’s very professional. We’re getting a lot of assistance and every detail is checked before the start,” enthuses the sailor, who’s already participated in some of the world’s major races.