Alexandre Ozon remporte aujourd’hui la première édition de la Cap-Martinique. Depuis le départ de La Trinité-sur-Mer il y a 20 jours, le skipper du Sun Fast 3 300, déjà vainqueur en février de la Transquadra, a surclassé ses concurrents. Pendant la première partie de course, il est resté au contact d’Alexandre Bodin (A40 Architectes) mais a réussi à prendre l’avantage après le passage de Madère. Dans les alizés, le marin charentais n’a eu de cesse de creuser son avance tout en prenant le temps de partager avec la terre une joie communicative. Seul Jean-Pierre Kelbert (SNSM Morbihan) a réussi à tenir le rythme mais pas suffisamment pour l’emporter en temps compensé, selon la règle en vigueur dans cette transat IRC. En tenant compte des ratings des différents bateaux, Ozon termine avec une avance de seulement 1h 40 min et 49 sec sur son concurrent direct Jean-Pierre Kelbert.
La seule erreur de Kelbert est d’avoir tardé à réduire la toile au Cap Finisterre (Portugal), il y a deux semaines mais ces quelques milles perdus de l’autre côté de l’Atlantique lui coûtent la victoire aujourd’hui. Thibaut Derville, co-organisateur de la Cap-Martinique avec Jean-Philippe Cau, se réjouit de cette arrivée dans un mouchoir de poche : « On savait qu’Alexandre était un grand marin et il a su le rappeler aujourd’hui. Il a maitrisé sa course de bout en bout et son duel avec Jean-Pierre Kelbert a été magnifique. On ne pouvait pas espérer une plus belle arrivée pour la première édition de la Cap-Martinique. Bravo à Alexandre, à Jean-Pierre et à tous les marins qui vont arriver ! Nous les attendons de pied ferme à Fort-de-France »
Alexandre Ozon, 43 ans, vit en Charente Maritime et s’entraîne à La Rochelle. Comme tous les concurrents de la Cap-Martinique, Alexandre est un skipper amateur. Pour cette transat, il porte les couleurs de l’association Trophée Estuaire Rose qui accompagne des familles touchées par le cancer.
Suspense en double :
Il faudra attendre la journée de dimanche pour connaître le verdict en double. En effet, Delemazure et Weil (Project Rescue Ocean) sont arrivés les premiers à Fort-de-France mais leur Figaro 2 est pénalisé par son rating. Au dernier classement en temps compensé, Ludovic Gérard et Nicolas Brossay (Solenn for Pure Ocean) étaient en tête.
Interview d'Alexandre Ozon après l'arrivée :
Comment peut-on qualifier cette première édition de la transat Cap-Martinique en 3 mots ?
Inédite. Très rapide car 19 jours c'est très rapide ! Et puis Martinique car c'est le top d’arriver ici !
Quelle analyse faites-vous de votre de votre parcours ?
J'ai fait 2-3 petits coups stratégiques qui ont été bons où j'ai été plutôt performant en vitesse. Je n’ai jamais eu de problème. Tout s'est bien enchaîné. Certains concurrents ont fait des erreurs que je n’ai pas fait. Il y a eu la bagarre avec Jean-Pierre (Kelbert, 2èmeen solo). Pendant un petit moment, on ne s’est pas lâché. Le plus dur finalement sur cette transat, c'est l'éloignement de la famille. Je suis parti de chez moi depuis février cette saison. Ne pas voir femme et enfants pendant un mois c'est quand même un petit peu long. Mentalement, psychologiquement et physiquement, enchainer comme ça, c'est un peu dur quand même.
Que retenez-vous de positif ?
Le bateau est super ! Faire de tels surfs sur des bateaux comme ça, c'est quand même génial ! On a eu du soleil et du beau temps même presque trop (rires). Quand je voyais la température de l'eau à 29°, c'est quand même extraordinaire.
Pouvez-vous nous parler un peu plus de la cause que vous défendez ?
Je défends Estuaire Rose. C'est une association créée au départ pour les enfants hospitalisés atteints du cancer mais aussi pour les femmes maintenant. L’objectif est d’apporter un peu de support pour les familles et pour les enfants. Il faut qu'on puisse aider un peu plus les associations, ou en tout cas à faire sortir les malades un peu de leur quotidien. La voile est un super support pour ça.
Et pouvez-vous nous parler aussi de vos sponsors ?
J’ai un super sponsor que j'adore, c'est Polaris. Il y a aussi OTC Finances, Sailcloud, Sailgrib, NKE qui m'ont aidé. Et puis surtout pour moi, mon gros sponsor c'est Jeanneau. Jeanneau me prête le bateau, ils me font confiance. Et il y a la voilerie Star Voiles.
Vainqueur de la Transquadra, de la Cap-Martinique, c’est quoi la suite ?
Alors, j'ai un super copain qui s'appelle Stéphane Bodin (engagé sur la Cap-Martinique en solo sur A40 Architectes) avec qui je me bagarre depuis très longtemps. On aimerait peut-être se faire une Transat Jacques-Vabre en Class40. C’est un projet car c'est pas encore fait !
Alexandre Ozon
Trophée Estuaire Rose