La Cap-Martinique - dernière-née des transatlantiques - s’inscrit dans le temps. Après le succès de la première édition, qui s’est déroulée cette année, les organisateurs en annoncent une seconde dont le départ sera lancé le 14 avril 2024, de La Trinité sur mer (Morbihan). En seulement 24 heures, 50 concurrents ont déjà rempli leur dossier d’inscription. 

Jean-Marie Liot / Cap-Martinique

La Cap-Martinique a vite trouvé sa place dans le monde de la course au large. Définie comme « unique et engagée », la transat s’adresse aux amateurs et leur propose un parcours inédit, sans escale, entre la Bretagne et les Antilles. Exigeante sur le plan sportif, la Cap-Martinique est une « petite Route du Rhum » pour des marins aguerris qui souhaitent se confronter aux pièges météos de l’Atlantique. Certains partent en solo, les autres choisissent de partager l’aventure entre amis ou en famille, parfois en couple. Les 65 skippers engagés en 2022 sont venus de toute la France et même de l’étranger avec des marins anglais, néerlandais ou sud-africains. Ils ont tous loués la convivialité de l’événement que ce soit au départ ou à l’arrivée. « Cette formule fonctionne bien et l’on tient à conserver les fondamentaux qui sont la sportivité et la convivialité » expliquent Thibaut Derville et Jean-Philippe Cau, les organisateurs. 
 
Même le grand Russell Coutts, quadruple vainqueur de l’America’s Cup, a suivi la course et n’a pas manqué de féliciter les coureurs pour « avoir terminé une course aussi dure, tout en portant une cause importante ». Car la solidarité est aussi l’un des piliers de la transat et les concurrents portent les couleurs d’une association chère à leur cœur. Quelles soient engagées dans le social, l’enfance, la santé, l’environnement ou la défense des océans, ce sont ainsi plus de 50 associations qui ont embarqué l’année dernière, offrant un supplément d’âme à la transat.
 
Le seul changement sur cette édition 2024 est la jauge qui évolue à la marge. Elle est aujourd’hui portée à 60 bateaux auxquels s’ajoutent quelques « wild cards » à discrétion des organisateurs. « Nous souhaitons rester dans un format raisonnable. Cela pousse les gens à se positionner assez vite, ce qui pousse le niveau vers le haut et garantit une certaine sécurité » poursuivent les organisateurs. Cette formule séduit déjà les concurrents puisqu’ils sont 50 à avoir déposé un dossier d’inscription en seulement 24 heures. « Nous ne nous attendions pas à ce que cela aille aussi vite » confie Thibaut Derville, heureux de voir des équipages jeunes ou venus de l'étranger. 
 
Lors de la dernière édition, seuls quatre abandons ont été déplorés ce qui confirme le haut niveau de préparation des concurrents. La Cap-Martinique se dispute selon la jauge IRC qui permet de faire courir ensemble des bateaux aux caractéristiques différentes.

Ludovic Gérard et Nicolas Brossay : 
« Finalement, on n'a pas arrêté de se bagarrer avec tous :  les Figaros 2, les JPK 10.10 qui vont très vite aussi avec des petits ratings. On a vécu une aventure exceptionnelle. Vingt jours de mer, c'est énorme. C’est une course engagée. Le kiff tout le temps, on a vraiment pris énormément de plaisir pendant 3 semaines. »

Alexandre Ozon :
« Celle-ci, c’est une mini Route du Rhum. Le climat est quand même plus cool en mai qu’au mois de novembre et c’est pour ça qu’on était plusieurs à vouloir y participer. C’est un nouveau format et c’est d’une traite. Ce que j’adore, c’est les surfs à fond, les gerbes d’eau partout. C’est ce qui me fait kiffer. »

Jean-Pierre Kelbert :
« J’avais déjà fait des transats mais jamais aussi longues. J’avais déjà fait du double. Mais en solo, c’est plus engagé. On ne compte que sur soi. La navigation solitaire nous montre qu’on a des ressources en soi qu’on ne soupçonne pas ; et si cette traversée, ce n’était pas vraiment des vacances, elle m’a offert un vrai break pour la tête. »

Stéphane Bodin :
« La course a été longue, il fallait faire preuve d’endurance, mais le plaisir a toujours été là. »

Tristan de Witte et Marcel Dutreux :
« On a vécu une belle aventure à deux. C’était une grande première pour nous, et on a fait notre apprentissage sur beaucoup de choses. Qu’on termine ici en Martinique avec des plus grands bateaux, cela prouve que notre option Sud était la bonne. »

Adrian Kuttel :
« La compétition était féroce entre tous les bateaux.  Tout le monde avait une chance de gagner et les petites erreurs étaient rapidement punies. Mais cela n'a pas entamé le sens du sport et la convivialité entre tous les concurrents.  Beaucoup de nouveaux amis se sont faits en chemin. Chaque bateau a été accueilli par une foule de concurrents, et des heures ont été passées sur le ponton d'arrivée à partager les aventures que nous avons vécues sur le parcours. Je participerai à la prochaine édition. »

Jacques Amedeo :
« Ma première surprise a été la qualité de l'organisation et de la communication vers les coureurs. Je retiens plusieurs points forts. Tout d’abord, la fête organisée au départ de la Trinité et le Môle Loïc Caradec qui était noir de monde. Cela montre combien tous les évènements autour de cette course étaient bien préparés. Le fait de courir pour une cause (en ce qui me concerne Handicap International) a provoqué chez les associations concernées un enthousiasme surprenant. Ensuite l'accueil chaleureux réservé à chaque coureur avant, à l'arrivée  et après la course. Je pensais rencontrer des concurrents et des organisateurs,  j'ai côtoyé de vrais amis avec lesquels je correspond encore régulièrement par WhatsApp ! On a tous envie d'y retourner »