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La voile et la passion pour le nautisme, c’est une affaire de famille chez les frères Dutreux qui ont nourri leur attirance pour la mer sur l’île d’Yeu. Mais si Benjamin, l’aîné, a fait de la course au large son métier et entame une deuxième campagne pour le Vendée Globe sur le circuit IMOCA, cette Cap-Martinique reste celle de toutes les découvertes pour Marcel, engagé à 25 ans sur sa première transat aux côtés de Tristan de Witte. À l’entame de la dernière semaine de course, le skipper professionnel nous livre ses impressions alors que le duo du JPK 10.10 « Patrimoine du Vivant et Enfants du Mékong » livre une belle bataille aux avant-postes des duos lancés, dans les alizés, sur la route de la Martinique.
Quel regard portes-tu sur la course et la position du bateau de ton frère ?
« La semaine dernière, j’étais en course sur la Guyader Bermudes 1000 Race, mais je demandais à mes parents de m’envoyer une capture d’écran de la cartographie pour que je vois où en était mon frangin qui est plutôt parti avec le groupe du Sud. Dans quelques jours, on verra bien ce qu’il va se passer quand les deux groupes se croiseront. Il y avait le choix de passer au Nord, sur une route plus courte, mais avec le risque d’avoir plus de molle ; ou de passer au Sud où il y a plus de vent. Marcel et Tristan ont pris l’option la moins risquée, mais ce n’est pas forcément la route la plus sûre qui paye le plus. Pour l’instant, ce n’est pas évident de déterminer comment les choses vont évoluer dans les jours qui viennent, mais sur les pointages, on voit qu’ils gardent une bonne vitesse et ne ralentissent pas. Ce qui pourrait indiquer que cela passe par le Sud. Ce que je vois surtout, c’est que ça bagarre bien avec un petit groupe de bateaux du même genre. Ils ont l’air de s’éclater ! »
Quels ont été tes conseils dans la préparation de cette transat ?
« Je l’ai un peu accompagné dans la préparation météo de la course. Mais, Marcel aime bien apprendre par lui-même et il a pu préparer le bateau dans le chantier naval qu’on a racheté ensemble il y a un an demi. Il en est le responsable commercial. Il gère mille dossiers en même temps. La question était de savoir si ce n’était pas un peu prématuré qu’il parte le temps d’une transat pendant une période de rush. Mais à mon sens, on n’a pas forcément de nombreuses occasions de traverser. Je lui ai garanti qu’on se débrouillerait sans lui, et de profiter de cette belle aventure. Je lui ai juste dit de ne pas remettre à plus tard, d’y aller et de foncer ! »
En approche de l’arrivée, quels conseils pourrais-tu lui donner, ainsi qu’à ses concurrents dont beaucoup disputent leur première transat ?
« Il faut éviter qu’une certaine euphorie de l’arrivée à venir fasse perdre un peu le fil. Le risque, c’est de se déconcentrer. Il ne faut pas perdre de vue que beaucoup de choses sont écrites dans la stratégie qui a été suivie une semaine plus tôt ; donc il faut s’y tenir tout en restant frais pour l’arrivée et éviter les nombreux pièges qu’ils peuvent rencontrer près de la Martinique. Même après 20 jours de mer, un petit détail peut faire une grosse différence. Il faut notamment se méfier des rotations du vent près des terres ? C’est vite fait de perdre ce qu’on a investi sur une bascule. Leur course a l’air très serrée, cela peut se jouer à rien. Ce ne sont pas des grands spécialistes de l’IRC, et ils n’ont pas forcément optimisé leur rating. Mais ils ont un petit bateau avec un handicap qui peut être avantageux. Ils sont sous spi dans les alizés, ils n’ont pas trop de problèmes techniques. Ils se régalent, c’est le principal. Le reste, ce n’est que du bonus ! »
Benjamin Dutreux: “Avoid the euphoria of the finish…”
Sailing and a passion for boating is a family affair for the Dutreux brothers, who nurtured their attraction for the sea on Ile d’Yeu, an island off France’s Vendée coast. Whilst the eldest, Benjamin, has made offshore racing his profession and is kicking off a second Vendée Globe campaign on the IMOCA circuit, this Cap-Martinique is a journey of discovery for the younger brother Marcel, who at 25 years of age is competing in his first transatlantic race alongside Tristan de Witte. In this final week of racing, the professional skipper shares his thoughts with us as the duo on the JPK 10.10 ‘Patrimoine du Vivant et Enfants du Mékong’ enjoy a fantastic battle in the trade wind, at the front of the pack of duos bound for Martinique.
What’s your take on the race and the position of your brother’s boat?
“Last week, I was racing in the Guyader Bermudes 1000 Race, but I asked my parents to send me a screenshot of the cartography so I could see where my brother was, and he seems to have favoured the group on a southerly option. In a few days’ time we’ll see what happens once the two groups cross tacks. There was an option to head north, on a shorter course, albeit with an increased risk of light patches; or to head south with more breeze. Marcel and Tristan went for the less risky option, but it isn’t necessarily the safest route that comes off best. For now, it’s not easy to work out how things will play out over the coming days, but in the position reports, you can see that they’re maintaining a good speed and aren’t stalling, which may be an indication that the southerly option is paying off. Most importantly, I can see that they’re embroiled in a battle royal with a small group of the same kind of boats and they seem to be having a ball!”
What advice did you give for preparing for this transatlantic race?
“I gave him a bit of support with preparing the weather for the race, but Marcel really likes to learn how to do things himself and he was able to prepare the boat in the boatyard we bought together a year and a half ago. He’s the Sales Manager and he’s dealing with lots of cases at the same time. There was some debate about whether or not it was a bit premature of him to set sail on a transatlantic passage during the current rush. To my mind, you don’t necessarily get a lot of opportunities to make such a passage. I assured him that we’d get by alright without him and to make the most of this fantastic adventure. I just told him not to put it off, to get out there and go for it!”
As they approach the finish, what advice do you have for him and for his rivals, many of whom are competing in their first transatlantic?
“It’s important to avoid falling into a sense of euphoria at the finish, which may cause you to lose the thread a bit. There’s a risk that you’ll get distracted from the end goal. You mustn’t lose sight of the fact that a great many things come down to the strategy you were following a week earlier. As such, it’s important to stick to it, whilst remaining fresh for the finish and avoiding any pitfalls they may encounter near Martinique. Even after 20 days at sea, a minor detail can make a big difference. One key thing to watch out for is the rotations in the breeze close to land. You can quickly lose the ground you struggled to gain in a wind shift. The competitors seem very tightly bunched so there could be precious little between them at the end. They aren’t big IRC specialists and they haven’t necessarily optimised their rating, but they have a small boat whose handicap may work in their favour. They’re sailing under spinnaker in the trade wind and aren’t lamenting too many technical issues. They’re enjoying themselves, which is the important thing. Anything else will be a bonus!”