Jean-Pierre Kelbert (SNSM Mobrihan) est le deuxième solo à franchir la ligne d’arrivée de la Cap-Martinique, samedi 21 mai à 01h 16m 28s (heure locale), soit 07h 16m 28s (heure métropole). Le skipper a mis 19 jours 16 heures 16 minutes et 28 secondes pour parcourir les 3 800 milles du parcours entre La Trinité-sur-Mer (Morbihan) et Fort-de-France (Martinique) avec pour seul point de passage obligatoire, l’île de Porto Santo, au nord de l’archipel de Madère.
A bord de son JPK 10.30, Jean-Pierre a réalisé un mano à mano superbe avec Alex Ozon sur cette fin de parcours.
Jean-Pierre Kelbert
SNSM Morbihan
"Ça s'est super bien passé. J’ai fait une ou deux petites boulettes mais Alex n’en a pas fait. Le deuxième jour, j’ai mal géré le passage au Cap Finistere. Je n’ai pas changé les voiles à temps et j’ai eu un peu de casse sur le bateau. J’ai dû lever le pied un moment. J’ai perdu 25 milles et c’est ce qu’il me manque à la fin. A ce moment-là, je me suis dit que ça n’était pas grave, que je les rattraperai. Mais à la fin, la victoire se joue là-dessus. J’avais déjà fait des transats mais jamais aussi longues. J’avais déjà fait du double. Mais en solo, c’est plus engagé. On ne compte que sur soi. On a eu beaucoup de mer croisée donc ça n’est pas toujours simple. Ce ne sont pas des bateaux aussi faciles que ça finalement. Il y a des moments où l’on ne peut pas laisser le bateau faire sa vie tout seul. Il y a des nuits où l’on ne dort absolument pas. Pour dormir il faut accepter de mettre un cran en-dessous pour la performance. On n’a pas le choix, on est debout aux écoutes, à la barre, aux réglages. C’est exigeant mais c’est ça qu’on est venu chercher. Je suis passé tout près du rocher du Diamant, dans la nuit noire. Je ne le voyais pas mais, une fois toutes les lumières éteintes, je l’ai vu juste devant moi. Voir apparaître cette masse, de nuit, c’est génial. Je n’ai eu aucun vrai pépin sur le bateau. Maintenant, je rêve de voir des amis, voire ma femme et profiter. "